De Paris à Beyrouth en passant par Toulouse, Tunis, Le Caire et Alexandrie, La Voix est Libre ouvre son espace de création et de rencontre aux musiciens, acrobates, danseurs, poètes, astrophysiciens, dessinateurs, clowns et philosophes porteurs d’un éclairage sensible sur un monde en pleine mutation : Josef Nadj, Fantazio, Brigitte Fontaine, Dieudonné Niangouna, Ludor Citrik, Sébastien Barrier, Cyril Cazmèze, Charles Pennequin, Vimala Pons, Pierre Meunier, Gaspar Claus, Casey…
Manifeste pour une liberté d’expression vivante, vibrante et respirante, ce convoi exceptionnel draine depuis douze ans un public fervent, jeune et mélangé où les accents résonnent, la parole groove, les cœurs jazzent, les bruits circulent, les murs tombent, les chants se créolisent, les pinceaux dansent, les “savoirs-frères” et les idées fusent. Loin des standards sous vide, du trac boursier et des identités contrôlées, bienvenue en zone de « Libre-Étrange » : un territoire aux frontières indéfinies où la production d’infini l’emporte sur le produit fini !
26 mai 2015
Maison de la Poésie - 20h30
Koffi Koualé - Ouverture
ExpéKaa
Casey (voix, texte)
Sonny Troupé (batterie, tambour ka)
Célia Wa (flûte, voix, percussions)
> un projet initié par le festival Africolor
26 mai 2015
Maison de la Poésie - 20h30
Charbons ardents
« Les vrais penseurs sont des créateurs de marges: avec la pensée de Coltrane, avec la pensée de Glissant, on peut essayer l’inédit. » Koffi Kwahulé
À la manière d’un Rabelais, d’un Novarina, d’un Édouard Glissant ou d’un Aimé Césaire, Koffi Kwahulé est de ces créolisateurs de verbe qui dynamitent l'usage habituel de la langue par une écriture charnelle, rythmique, obsédante, brûlante et saccadée comme une musique de jazz. Lauréat du prix Édouard Glissant décerné par l’Institut du Tout-Monde, il vient de publier Nouvel an chinois aux éditions Zulma, un roman acerbe sur le repli identitaire français. Consciente d’une liberté d’expression étouffée entre une uniformisation à marche forcée et la violence qu’elle provoque en retour, sa vision drôle, ouverte et impitoyable sert de combustible idéal au départ de feu des brûlots salvateurs du projet Expérience Ka.
Depuis quatre siècles, le tambour Ka accompagne les soirées lewoz, mais aussi les revendications des Antillais. Qui pouvait rendre meilleur hommage à cette musique traditionnelle que les deux artistes Casey et Sonny Troupé ?
Elle, fille de Martiniquais élevée en métropole, a choisi le rap pour s’approprier sa culture, mettre sa pensée éruptive et ses mots incendiaires au service de l’intelligence. Lui est un percussionniste dont le tambour Ka a été le premier instrument, un héritage des esclaves des anciennes plantations que le batteur perpétue et confronte au jazz et autres « briseurs de chaînes » tels que la soul, l’électro, la jungle ou le métal. Avec la flûtiste, chanteuse et percussionniste Célia Wa, ils dansent sur les braises encore chaudes d’un gwoka d’ici et de là-bas, attisées par une musique aussi furieuse, actuelle et libératrice que les aspirations qui l’inspirent !
Une soirée organisée en partenariat avec l’Institut du Tout-Monde et le festival Africolor/LeCap
27 - 28 - 29 mai 2015
Cirque Electrique - 21H
30 mai 2015
Bouffes du Nord - 20h30
Les univers multiples
Aurélien Barrau (astrophysicien)
Pour Dolores > création inachevée
Josef Nadj (danse, univers sonore)
Ivan Fatjo (danse, univers sonore)
Un Rêve Au-Delà > création
Julien Desprez (guitare électrique)
Dieudonné Niangouna (texte, voix)
Aymeric Avice (trompette)
Aïode
Violaine Lochu (voix, accordéon)
RÉVOLUTIONARY BIRDS > création 2015 (France/Tunisie/Égypte)
Mounir Troudi (Tunisie/chant), Abdullah Miniawy (Égypte/chant, trompette), Wassim Hallal (Liban/percussions), Erwan Keravec (cornemuse)
Invité : Manu Théron (chant, percussions)
30 mai 2015
Bouffes du Nord - 20h30
Eloges de l'infini
« Ce n'est pas seulement le nombre des atomes, c'est celui des mondes qui est infini dans l'univers » Épicure
Après avoir admis que notre Voie Lactée n’est qu’une petite galaxie de cent milliards d’étoiles parmi tant d’autres, faudra-t-il que l’égo humain, déjà malmené par des dieux et des états entêtants, accepte que l’univers puisse en cacher un autre ? L’astrophysicien Aurélien Barrau ne passe pas par dix mille détours : l’existence d’un ailleurs radical nous expose à un vertige, qui, plutôt que la peur ou le repli sur soi, exige une pensée neuve. L’unique est fils du multiple, la diversité le gage de notre singularité: nous existons par les liens que nous créons, en et hors de nous, avec la folle créativité du cosmos.
Rendre visible l’invisible, faire entendre l’in-ouï au plus profond des mers, des cieux, des âmes et des corps, est-ce l’art du scientifique… ou la science de l’artiste ? Avec Ivan Fatjo, le peintre, danseur et archéographe Josef Nadj, multivers à lui seul, réveille un monde peuplé de sons endormis, de flux et de rivières souterraines. L’astrolangue du congolais Dieudonné Niangouna nous mène tous au-delà, dans une afrocalypse où la mégalomanie et le fanatisme d’homo economicus se fracassent contre la divine colère du guitariste Julien Desprez et les rires sarcastiques du trompettiste Aymeric Avice. D’île en île, le chant des sirènes de Violaine Lochu trace une courbe enivrante entre la mélodie de l’espace et le radeau du temps. Muses inaliénables, la liberté et la spiritualité d’Abdullah Miniawy et de Mounir Troudi, portes-voix des rêv’olutions égyptienne et tunisienne, s’élèvent à la vitesse de la lumière vers les cornemuses vrombissantes d’Erwan Keravec et les rythmes savants de Wassim Halal. La voix céleste de Manu Théron ne se lassera pas d’exiger qu’on nous rende notre genèse éternelle et nos racines croisées, hydres à milles têtes, nuits sans fins, chaos fertiles où résonne l’alter-écho de nos vies.
Dix ans durant, la Voix fut Libre aux Bouffes du Nord, mais ici, d’ailleurs, ça ne fit que commencer.