Est-ce un hasard si La Voix est Libre, plaidant pour une expression affranchie de toute clause identitaire, esthétique ou culturelle, a vu le jour au lendemain du 21 avril 2002 ?
Alors que la prescription d’un modèle unique – qu’il soit culturel, agriculturel, religieux, politique ou économique – ne mène qu’aux impasses et aux catastrophes que l’on sait, nos chers candidats semblent oublier que les voies de la création, de la rencontre et la créolisation prospèrent avec la joie, la liberté et l’audace pour valeurs ajoutées. L’élan vocal de Nosfell, André Minvielle, Elise Caron, Akosh ou Bernard Lubat ; le souffle chorégraphique de Qudus Onikeku, Jörg Müller, Marlène Rostaing ; et bien sûr les indescriptibles capharnaüms poétiques de Benjamin Colin, ou du duo toulousain Lespinasse/Lepestipon…
Dans ces zones de “libre-étrange”, les artistes dépenseront leurs énergies sans compter pour que ces richesses soient immédiatement partagées ! Alors, quoi qu’il advienne en 2012 ou en 2022, tenons bon : “créer c’est résister”, disait Gilles Deleuze. Nous ajoutons : résister c’est créer !